Notre commune
Étymologie
La mention du nom de Bréhémont au XIe siècle, sous la forme de Brullium Aimonis (charte de Turpenay) suggère comme étymologie Brogilo-Aimonis : le Breuil (réserve de chasse) du seigneur Aymon. Mais les formes Bruhennum, antérieures de deux siècles, montrent que Aimonis n’est qu’un rhabillage savant d’un scribe. Henno est à rapprocher du breton ‘enez’ : “île”. Il faut probablement traduire Brogilo-Heino par l’île réserve de chasse*.
Topographie
L’eau, toujours très présente à Bréhémont, l’a été dès les origines de la commune. Bréhémont est aujourd’hui encore parcourue de bras de rivières, de fossés et de lannes (grands fossés collecteurs). Cela lui donne une topographie assez particulière, orientée dans le sens des cours d’eau. Une longue route va parallèlement à la Loire sur toute la longueur de la commune. Elle vient de la Chapelle aux Naux, passe par les Chaintres, La Chapelle Taboureau, la rue de la Caille, la Bille Perdue, la rue Moreau, Milly, et traverse Rupuanne avant d’arriver à la commune voisine de Rigny-Ussé. Cette route fait quelques coudes, détours pour contourner une parcelle cultivée ou d’herbage, elle se dédouble parfois en deux bras pour mieux desservir les hameaux plus denses du centre de la commune, ou certains territoires plus larges entre la Loire et l’Indre. Elle est bien sûr coupée de chemins de traverse entre le nord et le sud, entre Loire et Indre. Ces routes qui vont de l’est à l’ouest parallèlement aux cours d’eau sont également accompagnées de digues qui permettent le contrôle de l’eau lors des crues de rivière ou de fleuve.
Les digues
Les levées de la Loire ont été construites au fil des siècles pour se protéger des crues. Les levées du Cher avaient pour objectif de donner aux habitants le temps de se sauver vers les hauteurs de Lignières et Rivarennes lorsque la Loire et l’Indre étaient en crue au même moment. Pour mettre à l’abri des inondations les terres très fertiles de la vallée, le rehaussement des levées de la Loire est entrepris au XVIIe et au début du XVIIIe. À partir du XIXe siècle, la gestion des crues se modifie et on associe aux levées un système de déversoirs. Les habitants de Bréhémont utilisent ces principes de contenance des cours d’eau et de bassins d’expansion pour gérer leurs ressources en eaux.
Le chanvre et la batellerie
Les habitants utilisent les lits du Vieux-cher comme routoirs (bassins de rouissage pour le chanvre). En effet, dès le Moyen-âge, le chanvre est cultivé à Bréhémont. La vie économique et sociale de la commune, la géographie et le patrimoine y ont été particulièrement liés probablement dès le XVIIe siècle et jusqu’au milieu du XXe siècle. La batellerie accostait au port pour charger les balles de filasse de chanvre et le chanvre en vrac, du foin, du bois en provenance de la forêt de Chinon, mais aussi pour décharger les matériaux de construction : pierres de tuffeau, ardoises, tuiles. L’activité sur la Loire était importante aux XVIIIe et XIXe siècles : entre 1722 et 1852, au moins 12 bateaux ont coulé entre le bourg et Rupuanne. De 1670 au début du XIXe siècle, il y a eu environ 70 mariniers recensés à Bréhémont*. On trouvait aussi des charpentiers en bateaux.
La commune était alors une des plus prospère du département et son chanvre si réputé que son origine était parfois usurpée.
La pêche
La pêche a été l’autre activité importante de la commune. Elle a fait vivre de nombreuses familles au XIXe et XXe siècle. Au XIXe siècle, 30 familles vivent de la pêche entre La Chapelle aux Naux et Rigny-Ussé. Deux formes de pêche sont pratiquées: la grande pêche utilise des bateaux-cabane munis d’un carrelet et des filets qui barrent une partie de la Loire pour pêcher les poissons migrateurs, saumons et aloses ; la petite pêche aux engins utilise des nasses et des foudrets, elle se pratique en dehors des périodes de grande pêche. Les femmes de pêcheurs allaient ensuite vendre le poisson dans les « écarts » (endroits éloignés du bourg). Chaque femme avait son secteur et s’y rendait à pied, et plus tard en vélo ou en voiture. Le poisson était vendu chez les particuliers et chez les restaurateurs. Les saumons et aloses étaient expédiés aux restaurateurs par le train, à partir de la gare de Langeais, jusqu’à Tours, voire Paris. Avant la guerre, lorsqu’il y avait des pêches importantes, les pêcheurs partaient de Bréhémont de nuit et remontaient à la voile jusqu’aux Halles de Tours.